Articles

  La Prière   Pour que vive France et l’honneur de son nom Pour que sur les champs labourés, du sang de nos garçons Nous fassions fleurir une dernière moisson Pour que vive France une ultime saison   Pour l’hommage de nos morts, partis vers Dieu le Père De Par son sang versé rachetant nos impairs Que monte l’hymne triste du petit garçon Prière éphémère d’un adieu sans père.   Le temps des larmes fini ne reste que le vide Deuil impossible d’un absent sans vie. de Construire, impératif orgueil, le garçon se doit Pour ne pas sombrer, extatique folie.   L’homme est celui qui se lève transpercé par cent flèches Qui sont autant d’épines, de poutres, de croix Mais ayant perdu en la Terre l’espoir Place en Dieu sa confiance en sa prière le soir. ALDO
  Le Poète   La plume d’oie en main, Calliope à ses côtés, Le poète à sa table écrit sur son papier. Les premières boucles, d’un noir de jais nacré, Epousent du héraut, les intimes pensées.   Messager des dieux, Prophète solennel, Héritier de Jonas, d’Elisée, d’Ezechiel, De notre humanité, se fait la citadelle. Le peinture et le chant sont ses muses fidèles.   Véritable Albatros, exilé sur la terre, Qui chante sa douleur vers la muette mer Comme on pleure son amant, en un froid cimetière. Mais qu’on sent dans le vent la chaleur du suaire.   Le poète essoufflé termine son poème, Relit le psaume, fier, de son œuvre qu’il aime, Hiératique envolée, de son intime érème. Chaque vers est une graine, un espoir qu’il sème. ALDO
  Thébaïdes   Erg Île bleue azure sur océan de sable Luxuriant Eden perdu dans la fournaise Ton eau rafraichissante et ton ombrage aimable Apportent la fraicheur au milieu de la braise.   Abysses L’eau triste et profonde, noyée d’obscurité Gronde. Et la prison rocheuse, sentinelle De l’ombre, veille sur ce trésor dérobé. Nemo ne put percer ses secrets éternels.   Empyrée Nébuleuse ancestrale, reçoit aujourd’hui Nos prières et nos vœux. Froides lueurs lointaines. Bestiaire céleste. Au plus noir de la nuit, A la vue du Cosmos, mon cœur se rassérène.   Inlandsis Etendues désolées des terres boréales. Le décor léthargique de l’érème blafard, A l’Aurore, de couleurs, pour l’hyménée se pare. Chaleureuse froideur d’une valse nuptiale. ALDO
  Chant de bataille   S’entrechoquent les arment Assourdissant vacarme, Les cris, le sang les larmes De la Mort sont le charme. ALDO
  Insomnie   Il est deux heures et quart, la pluie bat ma fenêtre. Les voitures vrombissent encore dans la rue. J’attends, couché sur mon lit, fixant le salpêtre. Les phares balaient de ma chambre les murs nus.   Je marche dans la rue, le trottoir maculé, Sans envie et sans buts, esprit errant, damné. De l’asphalte mouillé, le parfum m’environne, Trois heure du matin, les cloches soudain sonnent.   J’emprunte le métro, de tous abandonné. Le paysage urbain me berce. Je m’endors. Un homme me secoue, une heure s’est écoulée. Etourdi je repars, dans le froid, vers le port.   Les péniches filent lentement dans la nuit. Tout est lent et le temps, dans le vent, se suspend. Seul, perdu, au milieu de la Ville endormie, Je commence à songer à mes rêves d’enfant. ALDO
  L’Oiseau   Matin   Avant que l’astre du matin encore ne luise, Seule, dans ce monde endormi, se meut la bise Soulevant de son souffle le manteau de Nuit. Serein, l’Oiseau attend son heure, sans un bruit   Le Matin flamboyant, victoire sur la mort Embrase et le Ciel et la Terre de son or, Avise l’Oiseau que pour douze heures encore La Nature lui ouvre et son cœur et son corps.   Midi   Hiver froid et nocturne, été doux et brillant, Quelle que soit la saison, quel que soit le temps L’Oiseau vole, grisé, enivré de Liberté. Son chant joyeux s’élève, égayant la futaie.   Les étendues finies de nos bas horizons Campagnes et marées, rocailles et tisons Sont notre beau jardin, mais nos cœurs écrasés Battent pour l’infini d’un Eden retrouvé.   Soir   Le Crépuscule étend son voile sur la terre, Morphée reprend ses droits, et l’Oiseau solitaire, D’un ultime murmure berce la forêt Muette confidente aux multiples secrets.   Mais al